dark omens among mene

Le rythme de mon cœur s'accélérait, pour peu qu'il m'en reste encore un dans le creux dans la poitrine. Je connaissais la forêt depuis le temps que j'y avais trouvé refuge mais je n'étais pas stupide : s'il y a bien une chose dont je suis certaine, c'est que la nature est la seule maîtresse de ce monde, sauvage et imprévisible. Je la respectais mais elle savait se montrer capricieuse et indocile, sans camps. Je pouvais entendre les chiens enragés aboyer après moi suivit de près par leurs maîtres montés sur de fougueux chevaux à la crinière argentée. Si seulement j'avais eu mon balais, ou même des potions pour ralentir ou extirper leurs vies, je n'auras pas eu à courir autant. La nature est mon terrain de jeu et de chasse favoris, je savais dépasser les obstacles pour gagner quelques secondes d'avances, m'approchant toujours plus des ruines dans lesquelles je m'étais moi-même exilé. Il suffisait que je franchisse un périmètre précis pour que je devienne invisible, un sortilège bien pratique. Même si certains passent cette frontière alors qu'ils n'y sont pas invités il leur est incapable de retrouver ma trace. Là réside un bon moyen de faire profil bas : depuis que le prince Aragon avait pourfendu en plein cœur la reine sorcière, nous jeteuses de sorts avions perdus en prestance, en puissance si l'on puis dire. Je n'avais plus eu de nouvelles des autres sorcières faisant partie de l'élite à laquelle j'appartenais, peut-être même étaient-elles mortes. Dans mon cas je suis resté discrète, trouvant des moyen de dissimuler ma peau verte même si la plus petite utilisation de magie sous cette forme rendait à ma chair sa couleur maudite par la chasseuse de sorcières Dorothy. Ainsi, à défaut de ne rien avoir sur moi pour me défendre je devais courir en comptant sur une chance en laquelle je n'avais pas foie. C'était tellement stupide. Je pensais qu'avec une jolie robe à fleurs nacrées et des perles dans les cheveux suffiraient à duper les villageois le temps que je fasse quelques provisions... C'était sans compter sur un humain bénit par une fée, un don d'honnêteté dépassant la moyenne qui rend chacun de ses propos véridiques : il crachait la vérité comme moi je crachais des sortilèges infâmes. S'engageant dès lors une course contre la montre : je devais attendre que mes bêtes sentent le danger. Virevoltants dans les airs et chassant en groupe pour une meilleure efficacité, ils n'auraient aucun soucis à transporter dans les airs les chevaliers pour les démembrer, faisant pleuvoir sur les feuilles orangées des arbres leur sang.  
Je continuai de courir jusqu'à ce qu'un groupe de chevaliers ne débouchent devant moi sur le pont, à sa sortie un peu moins de un kilomètre pour atteindre mon repère. Voilà déjà l'autre groupe arrivant derrière moi, les chiens grignant sur moi. En position des défense, c'est un bruit semblable au sifflement d'un serpent qui fit reculer les canins alors que les hommes sortaient déjà épée et filets d'argent pour me contenir. D'un geste de la main expert, je finis par décrocher un bracelet autour de mon poignet, utilisant mon regard azur pour captiver l'attention des autres moins que rien « Preux chevaliers ? Comment osez-vous vous en prendre à une dame ? » je souris, un sourire mauvais presque carnassier au moment où je lance le bracelet en direction du premier groupe, celui hors du pont. Un chapelet maudit, crée par ma personne avec des graines de rosiers nourrit par le sang d'une vierge lors d'une nuit sans lune, propice à la magie noire. L'impact au sol fait exploser chaque graines, impressionnante pour déstabiliser les animaux et aveugler leurs cavaliers par une fumée noire : je ne voulais pas prendre le risque de détruire le pont menant à mon domaine. J'ai donc pris le chemin inverse, avec un peu de chance je pourrais emprunter la rivière... Je n'en sais rien, à partir de maintenant il n'était question que de survie pour moi. Mon balais était encore hors portée de main, je sens lorsque l’artefact peux venir ç moi grâce à une blessure à la hanche causée par Mercy, la sorcière qui m'a apprit à utiliser mes pouvoirs. La souffrance était dans ses mœurs la meilleure façon de retenir. Loin de lui en vouloir, je l'ai détesté lorsqu'elle me sépara de ma petite sœur : m'achetant moi pour mon âge plus mûre afin d'accomplir les tâches de sa demeure, laissant Amalia vendue à autrui. Par la suite, Mercy est devenue la mère que je n'ai jamais eus et mon balais est étroitement lié à mes blessures car c'est avec ce dernier qu'elle me battait pour mon insolence et mon manque de jugeote. Quittant mes pensées j'ai continuer de courir, encore et encore sur un chemin qui m'était quasiment inconnu. Je glissais, trébuchais, tombais, hésitais... Perdue. Sorcière mais humaine je me suis rapidement sentit à bout de souffle. La terre devenait de plus en humide, signal d'un point d'eau. Je suis vite arrivée vers une rivière et me suis arrêté en plein milieu. Je pourrais plonger, me laisser emporter par le cours de l'eau et voir où je serais amené. La cascade à quelques mètres au loin m'empêchait d'entendre, c'est le sifflement d'une flèche qui m’alerta et m'effleura l'épaule, fendant la soie et me faisant saigner. Portant une main à cette blessure, je regardais tout autour de moi, inquiète presque folle en me mettant à hurler à pleins poumons « Lâches ! Venez à moi si vous l'osez pauvres humains ! » j'attendais sans m'arrêter de bouger, tournant sur moi même pour essayer de remarquer les dit preux, faisant tout cela pour de l'argent. J'attendais, j'ignorais quoi mais je l'attendais : que ce soit une blessure grave ou un quelconque signal d'espoir, faible mais peut-être audible par de là le bruit de l'eau effectuant sa terrible symphonie.

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