Du sable. Partout du sable et quelques rocailles balayées par le Khamsin brûlant, vestige d'une vie révolue à laquelle il avait appartenu. Le vision, désappointée, de ces environnement ne le laissait pas de marbre, et se jetaient à son esprit quelques souvenirs enfouis, trop profondément, dans les méandres de son esprit tortueux. Observant sans tranquillité les landes sableuses, il goûtait néanmoins à la fraîcheur d'un oasis mystérieux, à peine plus qu'un mirage aux relents putrides d'un enchantement qui ne l'enchantait guerre. Pourtant les raisons pour lesquelles il était arrivé dans ce lieu de paix apparente étaient étroitement liées à ce qu'il abhorrait le plus. Magie, fée, et autres « trolleries ». Il n'y avait jamais que l’appât du gain pour lui faire oublier l’ampleur même de ses propres principes qu'il avait lui-même bafoué.

Il s'arrachait cependant à sa contemplation tandis que la voix de sa compagne d'infortune, où au contraire de futur fortune, l'aider à s'échapper de ses dévorantes pensées. Regard mordoré posée sur la créature de la déchéance, il se dessinait sur ses lèvres étirées un sourire amusé, quoi qu'un peu ombré d’inquiétude. « Notre arrivée semble être un bon présage, dans le cas contraire nous aurions sombré par les fonds et aucun de nous n'aurait pu être le témoin de ces quelques sorcelleries. », et tandis que ses mots s’achevaient dans un souffle cynique, la terre se mettait à trembler, révélant d'un banc de sable l'impensable. Ouverture trop attendue d'un temple empli de mille et un trésors présumés. Il soupirait, jetant un dernier regard à leurs rivaux, insistant sur la figure pas méconnue d'une jeune femme qu'il savait peu appréciatrice de sa présence et encore moins de ses agissements, puis fermait la marche débutée par Maleficent.

Elle n'en montrait rien, mais l'empressement dont elle avait jusqu'alors fait preuve, ne lui laisser envisager qu'une chose : elle trépignant d'impatience à l'idée de tout découvrir des entrailles de ce temple maudit. Prenant soin d'observer le décors, la suivant de près tandis qu'elle prenait les décisions sans lui demander son reste. Il n'y trouvait rien à redire, se contentant de hocher la tête et de resserrer sur main sur la garde de son sombre. Tout ici le rendait nerveux, que cela soit sa compagne de voyage aux lieux mêmes qui empestaient la magie. « Quitte à se jeter dans la gueule du loup, autant y aller par la voie la plus directe." , ironisait-il tout en la suivant d'un pied ferme, mais le regard néanmoins trainant sur le moindre recoin de cet interminable couloir.

Si Sinbad n'avait jamais eu à douter de ses capacités, il était néanmoins quelques circonstances qui le laissaient songeur quant à la suite des événements. La main sur la garde de son cimeterre, les yeux traînant sur le moindre des alentours visibles, et les oreilles bien tendues, il était à peu près certain que leur voyage n'allait pas tarder à ce compliquer. Ce n'était pas de l'instinct, mais une simple logique dédiée au fait que ce tombeau n'avait jusqu'alors jamais été visité de fond en comble et qu'on relatait que personne n'en était ressorti vivant.Dès lors, il se disait qu'il fallait redoubler d'attention, et plus encore ouvrir l’œil sur le moindre changement qu'il soit dans l'air ou dans les impressions. Il ravalait un frisson qui lui remontait le long du dos tandis que l'air se chargeait d'une odeur pestilentielle. Celle de la charogne. Bien qu'il fut habitué à bien des parfums désagréable, la vie en mer n'étant pas toujours de tout repos, il fallait avouer que celle de la putrescence était si forte et si repoussante qu'elle lui en soulevait légèrement le cœur. Un rebond dans sa poitrine avant qu'il ne puisse maîtriser son écœurement, et il se remettait en route tout en remontant sur son visage le foulard qu'il avait gardé autour de son cou pour s'éviter d'inspirer quelques grains de sable durant leur traversée du désert.

Durant cet instant, Maleficent semblait préoccuper par autre chose. Il n'y prêtait qu'une attention mitigée, se disant très égoïstement qu'il n'était pas venu là pour assister à des querelles de fées, et encore moins en subir les conséquences. Il se contentait de passer devant elle, prenant la tête du convois sans véritablement savoir pourquoi.  Et tandis qu'ils progressaient tous à une allure régulière et fort agréable bien qu'élevée de nombreuses interrogations au sujet de la facilité avec laquelle ils avançaient, tout sembla soudainement s'inverser. Une déflagration suivit d'un grondement sourd se firent entendre alors que la terre se mettait à trembler sous leurs jambes tout comme au dessus de leurs têtes. Il n'eut pourtant pas le temps de se raccrocher à quoi que ce soit qu'il étai traversé par un courant d'air glaciale et glaçant. Il en perdait la teneur des mots, et son équilibre vacillait si bien qu'il se trouvait être obligé de mettre genoux à terre. Le souffle était court, la sensation fortement désagréable, et son instinct lui soufflait de partir d'ici. Vite. Très vite.

S'il n'avait été cet accord passé avec la fée il aurait été certain qu'il aurait rebroussé chemin. Il n'y avait nul gloire à mourir enfermé dans un tombeau, pas plus qu'il n'y avait de honte à reconnaître ses faiblesses, néanmoins son honneur était en jeu et celui-ci avait déjà bien souffert ses dernières années pour qu'il continue à l’endommager. La respiration difficile, il se relevait, se rendant bien compte que tout n'était pas tout à fait comme avant en ces lieux, que le sol n'était plus fait entièrement de sable, mais d'autres choses plus mouvantes et insidieuses. Il entendait bien sa compagne de voyage se plaindre de quelque chose, mais l'obscurité des lieux l'empêchait de bien comprendre ce qu'il se passait. Avec vitesse plus que précipitation, il décrochait une des torches accrochée solidement au mur à peine quelques mètres en avant, et il balayait le sol de sa flamme pour y révéler un océan d'écailles qui se mouvaient sous le sol.

Il grognait à cette idée, mais passait néanmoins par-dessus son dégoût pour revenir vers sa compagne de voyage tout en rangeant son épée pour mieux lui prendre son couteau. Échange standard couteau contre torche. Il lacérait alors son pantalon avec soin et sans brusqueries pour mieux voir le reptile qui enlaçait sa jambe, le tout était de trouver sa tête. Les lèvres pincées, l'air concentré, il s'en saisissait vivement avant de la lui couper sans le moindre regret. « Il semblerait que ma chance est tournée. », rajoutait-il en se relevant tout en reprenant sa torche et en rendant son couteau à la fée. « Mieux vaut avancer. Et vite. », la sommait-il tout en reprenant sa course et en balayant la sol de la flamme de sa torche comme pour en éloigner toute menace.

Il fait trop chaud. Beaucoup trop chaud. Les gouttelettes se forment sur son front, viennent inonder sa chevelure d'ébènes, avant de dégouliner le long de ses tempes. Il pense un instant que c'est à cause de la chaleur de la torche mais il est bien obligé de se rendre à l'évidence : quelque chose cloche en cet endroit. Rapidement la chaleur devient tel qu'il en est presque trop difficile de respirer. Maleficent, juste derrière lui, semble être aussi mal à l'aise que le pirate en personne. «Je ne sais pas ce que cache ce tombeau mais pour être aussi oppressant ça doit valoir son pesant en or. », argue-t-il sans se retourner, tâchant de se soustraire à ce sable qui ne cesse d'avaler leurs pieds, à cette chaleur qui fait bouillir son sang. « Si je m'en sors vivant, je jure de ne jamais plus foutre les pieds dans une quête sans t'en demander, d'abord, les détails. Vous les peuples habités par la magie... C'est si difficile de vous suivre et encore plus de vous comprendre.», fini-t-il par rajouter tout en jetant, enfin, un regard mitigé sur la fée, seule rescapée de ce périple. Les autres ont fuit, ils ont certainement eu raison... Puis il reprend son avancée, le pas vif, l'avancée rapide sous la flamme vacillante. Quitte ces lieux infidèle ! Pars avant qu’il ne soit trop tard !, voix sordide sortie d'outre tombe, elle lui arrache un frisson et une once de stupéfaction. La sensation d’effrois est identique à celle dont il a supporté les affres plus tôt. Sa progression cesse, et sous la  flamme fuyante de sa torche il se tourne vers Maleficent. « Tu as entendu ?! », demande-t-il inquiet, et comme pour l'aiguiller un peu plus sur cette question, il rajoute. « La mise en garde, est ce que tu l'as entendu ?! ».