NOM & APPELLATION ◈ Senga Weaver, the Seamstress AGE ET DATE DE NAISSANCE ◈ Âgée de 23 ans, elle est en conséquence née en l’an 1048, un 21 Décembre, quelques minutes après le Solstice d’Hiver ; certains y auraient vu un signe : les siens n’y ont rien vu de tel, l’enfant était rousse comme un coucher de soleil, rousse comme le reste de la famille, de toute évidence elle était aussi humaine et normale que le reste d’entre eux. LIEU DE NAISSANCE ◈ Née à Slumberland, dans une simple maisonnette, elle-même située dans un petit village de Sandcliffs, elle a grandi entre les terres arables et l’immensité de l’océan. RACE ◈ Humaine, du plus profond de son être. ROYAUME ◈ Errante depuis son départ de Thornvall, elle a récemment pris ses quartiers à Goldenbridge, dont les excès sont propices à son commerce. Tandis qu’elle apprivoise les matières et coupes locales et apprend à carder la laine, les coupes et motifs de son lieu de naissance sont suffisamment originaux pour lui assurer une clientèle. Peut-être restera-t-elle, peut-être pas ; elle ne le sait pas encore. Pour l’instant, la démangeaison de ses pieds s’est apaisée, la laissant libre de se fixer, en attendant sa prochaine errance. ALLÉGEANCE ◈ Née et élevée à Slumberland, elle a toujours entendu parler du Roi Philip, et grandi dans l’idée qu’il était le seul roi désirable. Mais elle n’y croit plus. Il est humain, aussi humain qu’elle, aussi humain que les autres prétendants au trône, et sa réputation est basée sur la légende. Elle aimerait souvent retrouver sa naïveté et la foi féroce qu’ont les habitants de Slumberland en leur roi, mais elle les a laissés derrière elle lorsqu’elle a quitté sa contrée. Elle n’aspire plus qu’à voir ces disputes réglées une bonne fois pour toutes, et qu’importe celui qui s’assiéra sur le trône. PROFESSION ◈ Tisserande et couturière, elle a appris dès le plus jeune âge à filer, tisser, coudre et broder, jusqu’à ce que la fibre et le tissu deviennent le centre de son univers, les seules certitudes qu’elle possède. STATUT SOCIAL ◈ Célibataire, elle se défie des hommes et de leurs belles paroles, et si elle rêve en secret d’un époux et d’une famille, elle ne parvient pas à croire qu’un homme puisse jamais vouloir d’elle pour plus d’une nuit. CONTE ◈ Personnage inspiré par le conte de Grimm « Le Fuseau, la Navette et l’Aiguille ». FAMILLE ◈ Orpheline depuis ses cinq ans, ses parents ne sont plus qu’un vague souvenir, l’écho de bras forts et tendres la soulevant en l’air et la faisant tournoyer, le feu se reflétant dans des boucles aussi enflammées que le métal en fusion au fond du creuset, le tintement d’un rire féminin et le passage d’un main aux cals si semblables aux siens sur sa joue, l’odeur du métal et de la laine se mêlant à celle de l’iode entrant par la fenêtre et la porte si souvent ouvertes. Ses parents sont des fantômes évanouis comme la brume matinale, sa famille sa grand-mère. Celle qui l’a élevée, lui a appris à manipuler les fibres et les instruments de sa profession, qui lui a appris les récits de son pays et a essuyé ses larmes d’un mouchoir délicatement brodé. Celle qui l’a menée à Thornvall, l’arrachant à l’iode et aux champs au profit de toujours plus de tissu. Parent, guide, et geôlier tout à la fois, avant de la laisser livrée à elle-même, nostalgique de sa présence et soulagée de son absence.

◈ Que pensez-vous du conflit entre le roi Charming et l'empereur Phillip ? « Fut une époque où la réponse à telle question aurait émergé spontanément d’entre mes lèvres, inculquée par les récits, la tradition, l’opinion si répandue dans ma terre natale. L’empereur Philipp est  le seul roi légitime, lui qui a tué le dragon et établi la première paix. Mais aujourd’hui, je ne sais plus. Je sais juste que ce conflit nous déchire et nous dévore, et que j’en suis lasse. Je veux juste le retour de la paix et la fin des dissensions. Sans doute me faudra-t-il attendre longtemps pour les voir, l’humanité me semble attachée à ses conflits. Ce n’est pas grave. Je ne suis pas pressée. Espérer des lendemains paisibles me suffit. Une seule chose est sûre : je me refuse à participer à ces luttes de pouvoir, qu’importe votre prix.  Je ne prendrai pas parti.»

◈ Qu'est-ce que représente pour vous la magie ? En avez-vous peur ? L'utilisez-vous ? « La magie… je ne sais qu’en penser. Elle fait partie de ce monde, mais une telle puissance ne devrait-elle pas être redoutée ? Tant de choses se sont produites de par la magie, bonnes ou mauvaises… elle a un tel impact sur ce monde… Je suppose que… oui, je suppose que je crains ses détenteurs plus que je ne la crains en elle-même. Je les crains et je suis curieuse d’eux. Cette magie qu’ils peuvent accéder, je me demande si elle change leur vision de ce monde et la vision qu’ils ont d’eux-mêmes. Si je le savais, peut-être que je pourrais décider une bonne fois pour toutes entre la craindre et la considérer comme une simple fatalité. »

PSEUDO & PRENOM ◈ Cornel & C’est un secret AGE & RÉGION ◈ 24 ans, produit 100% aquitain FRÉQUENCE DE CONNEXION ◈ Variable, avec des pics comme des baisses COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ◈ Par Dormouse. VOTRE AVIS ◈ J’ai pas pu résister… AVATAR ◈ Eleanor Tomlinson. CREDITS ◈ Tumblr UN DERNIER MOT ◈ Chou !

Il était une fois, un simple village de Sandcliffs, perché non loin de rebord d'une falaise et constamment parfumé par les embruns. Derrière s'étendaient des champs emplis de blé, de fruits et de légumes, des prés à l'herbe haute et aux fleurs sauvages vivaces et colorées, des routes de terre creusées par le passage des chariots et les pieds qui les foulaient depuis des générations.
Un peu à l'extérieur du village était une maisonnette, et accrochée à cette maisonnette était une forge, car cette maison était celle du forgeron. Et le forgeron avait une mère, et il avait une femme, et toutes deux étaient tisserandes et couturières, et toutes deux avaient appris leur art à Thornvall avant de retourner à leur contrée natale pour se marier. Et du mariage de la première était née un fils devenu forgeron comme son père, et du mariage de la seconde était née une fille destinée à marcher la même route que sa mère et sa grand-mère.
Elle était née au cœur de l'hiver, cette enfant, la nuit même du solstice, et certains dans le village murmurèrent cette nuit-là que l'enfant serait dotée de magie. Mais elle était aussi rousse et bouclée que ses parents, sa peau aussi pâle que la leur, et en dehors de la pâleur saisissante de ses yeux de jade, rien ne la distinguait du reste des siens, rien n'indiquait qu'elle fut issue d'un autre creuset, d'un autre métier que le leur, forgée du même métal digne et résilient, tissée du même tissu enjoué et contemplateur.

Une guerre éclata quand l'enfant n'avait que deux ans, entre Slumberland et le Sud, et le forgeron partit se battre, préférant le front aux armes qu'il forgeait, avide de gloire à ramener et déposer aux pieds des trois femmes qui régissaient sa vie de leurs sourires. Et avec lui partirent les sourires tandis que sa mère et sa femme tissaient et cousaient à s'en faire saigner les doigts pour combler le vide laissé par son absence, et la petite fille fixait ses parentes de son regard transparent, poupée de chiffons pressée entre ses bras. Les chants et rires se firent plus rares tandis que les jours, semaines, mois passaient lentement, jusqu'à devenir un an puis deux. Et la guerre n'en finissait pas, et l'épouse du forgeron se faisait plus pâle et plus frêle, chaque jour un peu plus fragile, comme les oiseaux qui lui avaient donné son nom.
Enfin une troisième année débuta, et l'enfant célébra solennellement ses cinq ans, entourée de sa grand-mère aux traits tirés par la fatigue et l'inquiétude et de sa mère rendue transparente par l'absence de son père. L'enfant ne reçut rien de magique ni de précieux, juste du fil, du tissu et une aiguille avec lesquelles confectionner sa propre poupée, car il était temps pour elle d'apprendre son futur métier. Et l'enfant s'en enthousiasma, et s'apprêtait à se lancer dans la confection de sa poupée, quand la nouvelle de la mort de son père leur parvint, et sa mère finit de se faner. Et en guise de poupée, elle s'appliqua à confectionner son linceul sous la supervision de la seule famille qui lui restait, se mordant la lèvre pour ne pas pleurer tandis qu'elle passait de longues heures à aligner les points, veillant à les faire aussi petits que ses doigts gourds et maladroits d'enfant le pouvaient.

Deux nouvelles années passèrent, ponctuées par les leçons et les récits et l'apprentissage de la couture et du tissage, tandis que ses doigts se déliaient après avoir gonflés, et que les premiers cals d'aiguille apparaissaient. Dans un petit coffre de bois dormaient les cadeaux de ce jour de ses cinq ans, auxquels elle refusait désormais de toucher. Le drap, la soie, le coton, la laine remplaçaient désormais les jeux, et la fillette se faisait plus calme et sereine, contemplant le monde et absorbant ses couleurs tandis qu'elle errait pieds nus dans les champs et s'asseyait au bord de la falaise, jambes pendant dans le vide, aussi tranquillement que si le sol avait été sous ses pieds, sentant l'iode et les plantes se mêler tandis qu'elle chantonnait, rentrant lorsque le ciel et l'océan s'enflammaient de concert pour s'asseoir aux pieds de sa grand-mère et observer ses gestes, les reproduisant du mieux qu'elle le pouvait.
Et enfin la guerre cessa, et les anniversaires passèrent, et la grand-mère de l'enfant décida qu'il était temps pour elle de retourner à Thornvall pour que la fillette puisse progresser plus avant dans son apprentissage. Et ainsi elle quittèrent le village au bord de la falaise et l'odeur de l'iode et des fleurs, au profit des rues de Thornvall et de la vision d'un château de pierre blanche dominant la vallée sans pouvoir espérer rivaliser avec les falaises déchiquetées de Sandcliffs dans l'esprit de la fillette. Du haut de ses dix ans, abandonner la maisonnette la déchirait autant que les falaises, la brisait autant que les vagues s'effondrant contre la roche.

Mais la fillette était de métal et de tissu, solide et souple telle la meilleure des broignes, et à défaut de pouvoir errer le long de l'océan elle errait dans les champs aux hautes plantes balayées par le vent, y trouvant un substituant à l'immensité liquide aussi pauvre soit-il. Le reste de ses jours se passait à son apprentissage, tissant, filant, cousant, brodant, les cals s'accentuant, les piqures des aiguilles sur ses doigts désormais ignorées tandis qu'elle s'y faisait et qu'elles se raréfiaient. Une vie sans vagues ni remous, rythmée seulement par les pièces qui émergeaient de ses doigts et se faisaient lentement plus complexes et raffinées. Difficile de ne pas progresser quand votre existence se résume à une seule et unique chose.
Le Roi et son épouse s'endormirent l'année de ses douze ans, et la désormais adolescente observa la panique et les dissensions qui se créaient de sa place dans l'atelier où elle travaillait. Et elle tapotait distraitement du pied pour chasser les démangeaisons qui s'installaient et s’enfuyait de plus en plus souvent dans les champs tandis qu'elle grandissait lentement et se faisait plus longue et souple, portrait de sa mère jusque dans la fragilité de sa silhouette, tandis que son regard pâle se faisait perçant et digne, les étincelles de malice cachées sous un voile tranquille. Et les jours passaient toujours au même rythme, seuls les clients et commandes changeant.

Puis vint le jour où sa famille cessa d'exister, l'âge emportant sa grand-mère, laissant la jeune femme seule du haut de ses dix-huit ans et de son apprentissage enfin achevé, perdue sans cette femme qui avait fait de sa personne et de son métier son univers sans laisser de place pour quoique soit d'autre. Et tandis qu'elle filait et tissait et cousait le linceul et décorait ses bordures de motifs délicats, son pied continuait à tapoter le sol, les picotements augmentant en intensité tandis que le désir de voir autre chose que les pierres de Thornvall et les champs grandissait en elle. Un sac fut préparé, de l'argent dissimulé sur sa personne, un convoi quittant la ville trouvé. Et la jeune femme se mit en marche, poussée par ses pieds nomades et le vent dans ses boucles de feu et de cuivre. Le fuseau, la navette et l'aiguille de sa grand-mère dans sa besace.

La route sous ses pieds, les rires du reste du convoi autour d'elle, le vent autour d'elle, l'odeur de l'iode et des plantes régnant dans l'air tandis qu'ils avaient atteint la région de Sandcliffs, Thornvall désormais un simple souvenir pour la tisserande. Sa tête n'avait de cesse de tourner sur elle-même tandis qu'elle absorbait chaque détail, les fondant dans sa mémoire et les martelant jusque dans ses rêves. Un premier village passa, puis un second, jusqu'à ce qu'enfin elle ne cesse son errance, déposant bagages et proposant ses services en échange de logement et nourriture plutôt que d'or qui ne ferait que l'alourdir. Et quelques mois passèrent, au fil desquels elle exerça son métier et apprit à réparer les filets de pêche, avant que de nouveau ses pieds ne la poussent au départ, la jeune femme leur obéissant en souriant.
Quelques villages plus tard, le même schéma se reproduisit, travaux échangés contre services et de quoi vivre tant qu'elle résiderait en ces lieux, le fuseau, la navette et l'aiguille dansant entre ses mains tandis qu'elle chantonnait la chanson que chantaient sa mère et sa grand-mère, les mots s'échappant par la fenêtre sans jamais ramener qui que ce soit. Et de nouveau elle partit, stoppa, partit, le même chant résonnant toujours tandis qu'elle travaillait sans jamais ramener qui que ce soit à sa porte.

"Cours fuseau, que rien ne t'arrête;
Conduis ici mon bien aimé.
Cours après lui, chère navette;
Ramène-moi mon fiancé.
Il va venir, chère aiguillette;
Que tout ici soit préparé."

Et elle n'était pas riche, et elle ne se sentait pas pauvre, même lorsque ses joues se creusaient, tandis que de nouveau la route se déroulait devant elle et que le chien qui l'avait adoptée courait à ses côtés et autour d'elle et que les rires du convoi qu'elle avait rejoint résonnaient de nouveau, mélodie familière au bout de plus d'un an d'errance.

Mais Slumberland se faisait étroit, et elle poussa l'errance plus loin, jusqu'aux terres gelées de Mistyland. Et là elle continua à errer, toujours aussi frêle et pâle, apprenant à manier le cuir et les fourrures, luttant contre l'épaisseur des matériaux qui s'opposait à la délicatesse de ses aiguilles, quand elle n'apprenait pas quelles simples pouvaient l'aider à se soigner et se nourrir en ce pays, dévorée de curiosité. Et ses robes se faisaient plus épaisses pour lutter contre le froid, des gants revêtaient ses mains pour les protéger, et une cape habillait ses épaules, mais elle continuait à errer de village en village, refusant toujours l'argent et préférant les échanges de services, infiniment plus précieux à ses yeux, tandis que Tân le chien se roulait dans la neige et ramenait de temps à autre un lapin qu'elle préparait après avoir remercié et couvert de caresses son compagnon.

Lentement, sans trop s'en rendre compte, ses errances la rapprochaient de Goldenbridge, la tisserande tournant autour encore et encore avant d'enfin se décider et y pénétrer. Un mois puis deux passèrent, et l'envie de reprendre la route ne refaisait pas surface, la poussant à trouver une situation plus stable. Une maison recrutait, et elle se fit simple ouvrière, travaillant les étoffes qui lui étaient familières lorsqu'elles se présentaient et apprenant à carder la laine et travailler de milles et unes manières ce matériau aussi présent ici que la soie dans les contrées verdoyantes de Slumberland. Progressant lentement dans cet apprentissage comme dans la maison qu'elle avait rejoint, se mordant nerveusement la lèvres devant ces pièces d'or qui la laissaient de marbre, attendant le moment où la soif d'errance reviendrait. Un an avait passé, déjà, et pourtant elle restait là.
Une nouvelle finit par parvenir à Goldenbridge, celle du réveil du Roi Philipp et de sa femme, et sans hésiter elle reprit la route, bourse plus légère d'avoir acheté le nécessaire tandis qu'elle repartait explorer Mistyland. Nul désir en elle de retourner sur sa terre natale pour l'instant, nul désir de célébrer le réveil d'un souverain dont elle s'était détachée en même temps que de la terre endormie. Qu'il se réveille, qu'il tente de réunifier les terres s'il le voulait (nul doute en elle que la populace de Slumberland l'y encouragerait, le suivrait dans sa quête sans hésitation), cela ne la concernait plus. Que lui et les autres entrainent les royaumes plus avant dans la guerre, il lui suffirait d'errer pour leur échapper, à eux et leurs égos.

Enfin elle retourna à Goldenbridge, pas encore lasse du brillant de la ville. S'installant de nouveau, se reconstituant une clientèle, mêlant coupes et couleurs de la terre ensommeillée aux étoffes de la terre gelée. Les pieds de nouveau endormis, jusqu'à ce de nouveau la route ne l'appelle ou que les conflits montants ne l'irritent assez pour la pousser à tout abandonner et trouver un quelconque bois où se faire ermite.

c'est triste et joli à la fois ! j'ai eut l'impression de lire un véritable conte ! quel plaisir ! et puis ton avatar et cette petite histoire toute adorable puis ta signature aussi j'ai adoré, et j'ai hâte d'avoir un lien avec toi ** je te valide jolie rouquine !

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