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 ⊰ traces d'infortune (jacob)

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MessageSujet: ⊰ traces d'infortune (jacob)   ⊰ traces d'infortune (jacob) EmptyJeu 25 Juin - 19:36






Jacob & Moiga


the white knight's witch


La demoiselle n’était pas sans savoir que sa souveraine renfermait bien des secrets. Des souvenirs enfouis dans le sable, des coffrets bien gardés dans le tumulte d’Agrabah, jadis grande cité. Moiga était une des rares à détenir la confiance de Cinderella, et se devait de la garder. Elle contemplait le cortège depuis la brèche ouverte de sa calèche, écoutait les sabots craquer contre les pavés dorés jusqu’à ce que cette mélodie se fasse plus lourde et enfoncée, lorsqu’ils passèrent la frontière du portail ensorcelé. Caressant des doigts le cachet royal de la lettre qu’elle se devait de remettre, une bourrasque de vent chaud traversa l’embrasure, pour venir effleurer sa peau. Ses poumons se gonflèrent alors que la magie les transperçait. Bientôt, l’air étouffant et pondéreux résonna des échos des misérables fils du désert, perdus à tout jamais. Mais on pouvait encore distinguer le son des chaînes d’esclaves qui crissaient à chaque éraflure, faisant hurler le métal. Moiga se camouflait derrière sa capuche en lin, étoffe minable censée la fondre dans le décor. Une proie parmi les prédateurs, elle n’avait d’autre choix que de se dissimuler. L’escouade l’accompagnant était vêtue des mêmes haillons, lambeaux de tissus afin de ne pas être remarqué. Mais chaque homme cachait ses armes, prêts à en faire usage en cas de danger. Ils arrivèrent péniblement sur les dalles souillées du port, et ce fut l’endroit où la dame de compagnie quitta la calèche. Aidée d’une main elle descendit les quelques marches la séparant du sol, puis s’enfonça un peu plus dans l’ombre bleutée de sa cape. Ses pas la menèrent au vaste marché, le souk, les drapés couvrant les cageots pour protéger les trésors du soleil. Elle s’enfonçait dans le bazar, cherchant des yeux l’objet de sa visite, évitant tout contact avec quiconque qui ne serait pas celui qu’elle doit rencontrer. Cet endroit avait la réputation d’abriter bandits et pirates, et elle gardait à l’oeil ses gardes se mêlant à la foule, gardant l’esprit rassuré. Quand elle vit le visage d’un homme, non pas celui de l’étranger qu’elle recherchait, mais celui d’un songe. Le masque d’un fantôme oublié, d’un guerrier qui portait une armure blanche bien avant que l’aurore ne se pointe. Un homme aux traits aussi durs que son coeur qui l’avait mené à la guerre. La grenouille ressentait cette même peur qu’elle avait éprouvée, au moment où elle avait franchi ce sentier la menant à la sorcière, la menant à sa perte. Un instant, elle cru qu’il avait croisé son regard, et attrapa un pan de cape pour couvrir son visage, le menton baissé. Ses doigts jouèrent avec les fruits séchés que lui présentaient un commerçant, faisait mine d’y porter un banal intérêt. « Je vous en prend une douzaine. » Son autre main vint resserrer la balle d’or pendant à son cou, qu'elle glissa les doigts tremblants sous ses vêtements. S’il était un serviteur de Baba Yaga, et qu’il reconnaissait ce minois qu’il avait vu lorsqu’elle était enfant, elle était perdue. C’est par chance qu’elle avait échappé à l’engloutissement, et qu’elle n’avait reçu que le malheureux courroux de Baba Yaga. Elle le regrettait, mais la terre de sable n’était pas le meilleur endroit pour se cacher d’une sorcière. Elle donna une pièce au marchand et enfouit les fruits dans sa sacoche, avant de jeter un nouveau coup d’oeil alentour. Il semblait avoir disparu.
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Tremor of Carabas

Tremor of Carabas

Admin Sexy Body
Premier Voyage : 03/02/2015
Missives : 164
Pseudo : meltingjoe. (clara)
Occupation : ancien meunier, vient d'être adoubé chevalier, il apprend les règles de la cour avec difficulté, marionnette à moitié consentante prise dans des intrigues qui le dépassent
Localisation : dans le palais de Carabas, près de Goldenbridge

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MessageSujet: Re: ⊰ traces d'infortune (jacob)   ⊰ traces d'infortune (jacob) EmptyVen 26 Juin - 20:54


traces d'infortunes.


Le vent marin ravissait Jacob, sa traversée du désert n'avait pas été symbolique. Il commençait même à désespérer de se débarrasser un jour des grains de sable accumulés dans ses bottes. Mais Mi'hen était encore debout, contrairement à Agrabah la capitale en ruine. Et les effluves d'épices et de crasse lui rappelaient étrangement Turtleroc. Il se sentait bien au milieu de la foule criante et odorante. Le ventre du pain d'épices gronda furieusement et son premier réflexe fut de se rendre au souk pour acheter de la nourriture. C'est seulement ensuite qu'il irait boire sur le port. Il fit attention à bien garder sa bourse auprès de sa peau, combien de fois avait-il été victime de voleurs à Turtleroc et il semblait que la même canaille rôde à Mi'Hen. Les mets lui étaient inconnus et après avoir mangé de la viande séchée pendant près d'un mois, il voulait gouter à tout. Il se promena dans les allées, et s'arrêta près d'un marchant de fruits secs qui servait déjà une cliente. Celle-ci avait le visage partiellement caché sous une capeline en lin. « Je vous en prends une douzaine. » La voix était douce et très sure d'elle. Jacob essaya de l'observer a travers les tentures colorés, son visage était vaguement familier. Ses mains immaculées la trahissait. Plus la jeune femme manipulait les dattes, plus Jacob était persuadé d'être à côté d'une noble de Vanàrillion. Son accent nordique et sa façon d'accentuer les fins de phrases, mais il ne connaissait pas de nobles de Mistyland. En continuant de l'observer, il recherchait ce visage si angélique dans ses souvenirs. Mais il n'y parvenait pas. Dans le nord, il ne connaissait que des sorcières dangereuses et des pauvres soldats souffrants. Tous les souvenirs du nord étaient douloureux pour Jacob. Baba Yaga et sa malédiction faisaient partie de ses cauchemars chaque nuit.
La jeune femme paya en sortant une petite bourse de sa poche. Jacob avait ses doutes confirmés, elle était bien noble. Lorsqu'elle s'éloigna avec ses fruits, son port altier se démarquait des autres personnes de Mi'hen, bien qu'elle soit affublée de tissus pratiquement en haillons. En temps normal, Jacob n'aurait même pas cherché à la suivre, mais il la connaissait, il en était certain. Sa curiosité piquée à vif lui faisait même oublier sa faim. Il se dissimula aux yeux de tous comme il savait si bien le faire et la suivit quelques minutes alors qu'elle évoluait avec une grâce étrange entre les étalages. Il se souvint d'elle lorsqu'elle sortit imprudemment une petite boule en or qu'elle avait autour du coup. Elle avait été maudite, par la même sorcière. Celle qu'il recherchait, Baba Yaga. Et cette coïncidence était trop grande pour la laisser passer. La jeune femme devait connaitre l'emplacement de la sorcière. Ou au moins avoir des informations. Il la rejoignis en deux pas et l'attrapa par le bras, faisant tomber sa capeline. « Toi ! » Il s'était fait grand et menaçant. A vrai dire, il n'avait pas vraiment besoin de jouer un rôle, la jeune femme était minuscule et si frêle qu'il aurait pu la briser facilement. Jacob l'avait entrainé en dehors du souk, et la regarda attentivement, il voulait qu'elle parle. Et terrifiée, elle le fera de son propre chef.
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MessageSujet: Re: ⊰ traces d'infortune (jacob)   ⊰ traces d'infortune (jacob) EmptyLun 29 Juin - 21:40






Jacob & Moiga


the white knight's witch


C’était de lourds souvenirs qui remontaient à la surface, agrandissant la brèche déjà éméchée qu’elle avait si longtemps pris soin de refermer, éclat fragile. C’était les falaises enneigés, les pics de glace, les montagnes abrités par le sang et l’horreur. La purge des sorcières, la barbarie de la guerre. La pauvreté, la famine. C’était tout ce pour quoi elle avait fui, qui se présentait là, en un simple clignement, devant ses yeux. Les mémoires détruites d’une vie passée, les ruines d’une existence oubliée. C’était lui, le cavalier blanc. L’homme de Baba Yaga, sur cette même terre, au même moment. Elle déambulait entre les marchandises, passant sous des tentes, se faufilant partout où elle pouvait pour se perdre elle-même, et ne pas craindre d’être trouvée. Ses propres yeux perdirent ses gardes, et son coeur se mit à tambouriner comme on entend les troupes animales courir après un gibier. Ici, elle était exactement ce gibier, cette proie. En un instant, plus long qu’elle ne l’aurait imaginé, elle sentit une pression sur son bras. Sa cape glissa et dévoila son visage à même le soleil. Agrippée et chahutée, son palpitant ne fit qu’un bond. Avant même qu’elle n’aperçoive le visage de son agresseur, ses pupilles cherchaient désespérément ses gardes. Mais rien, personne à l’horizon. Que des tapis et des fruits séchés. « Toi ! » Elle n’avait jamais entendu sa voix avant cet instant, alors qu’il était resté muet quand elle l’avait aperçu sur le sentier, les yeux livides. En cet instant ces rétines étaient habitées d’une rage comme elle n’en avait jamais vue. Elle tremblait, la demoiselle, elle gesticulait comme une feuille meure en automne et attend sa chute, sa fin. « Lâchez-moi, j’ai des gardes piqués partout dans ce marché et ils n’hésiteront pas à dégainer s’ils me voient en danger. » Sa voix était sèche, amère, alors que sa langue tremblait, saccadée par la peur. Le palpitant brûlant, elle voulait fuir. Fuir ce visage aux traits durs et menaçants, fuir cette silhouette qui avait hantée ses nuits les plus sombres. Mais il n’y avait rien qu’elle pouvait faire contre cette force, et elle se laissait entraîner en dehors du souk, les pieds battants sur le sable, sa main toujours serrée sur sa balle d’or. « Vous ne me ramènerez jamais là-bas, jamais. Je préfèrerais mourir. Si vous devez me tuer, faites le ici et maintenant. » Ses lèvres grimaçaient, à la fois envahies par la crainte, mais aussi par la fureur. Instinct de survie, souffle puissant de vie. Ses paupières clignèrent, alors qu’elle priait pour son destin, pour la suite. Elle se détacha de son emprise, et se planta droite comme un piquet face à lui, la main toujours contre son bien. Sa poitrine se gonflait à mesure que son coeur lâchait. « Mais je dois vous avertir, mon absence sera remarquée. » Il fallait tout tenter.
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