(jim) paint the town green.

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Jim & Iodunn

the END : the energy never dies

Le soleil s'est éteint de l'autre côté de la colline. Iodunn abandonne son groupe. Elle ne leur dit pas à demain, elle ne s'excuse pas, elle ne leur propose pas de venir avec elle. Au détour d'une ruelle, elle ne sera plus avec eux. Mais ils ont l'habitude. Des lunes et des lunes qu'ils opèrent ensemble. Ils commencent à cerner la femme qui est à l'origine de leur groupe, la seule de son sexe d'ailleurs. Celle qu'on appelle parfois la Louve de Feu. C'est vrai qu'elle grogne quand elle n'est pas contente. C'est vrai qu'elle a un vocabulaire plutôt limité. Mais bon. Elle s'est éclipsée et se promène maintenant librement dans les rues. Et qu'est-ce qu'elles sont grandes, ces rues ! Io n'est pas souvent venue à Golden Bridge et à chaque fois, elle est fascinée. En fait, pour avoir grandi dans des bois isolés, elle est admirative devant à peu près chaque ville croisée. Ils ne s'arrêteront probablement que quelques jours. Le temps de faire le vide dans leurs trouvailles. Iodunn leur a tout laissé. Elle n'offre pas réellement sa confiance à ses acolytes, mais s'ils s'enfuient avec, elle les retrouvera. Et elle les tuera, un à un. Elle n'a pas vraiment d'attaches ou d'affection pour eux. Ce ne sont que des voleurs.
Elle pénètre dans une auberge d'où s'échappe une bonne odeur d'oeufs frits, un peu de musique, des éclats de voix. Parfait pour se fondre dans la masse. Bien qu'on la remarque assez vite quand elle rentre, avec ses cheveux flamboyants. Mais elle soutient tous les regards avec audace et fierté, se dirigeant d'abord vers le comptoir pour déposer quelques pièces d'or sur le bois ancien, pour une pinte de leur meilleur breuvage. Elle a besoin de se détendre. Elle observe les alentours, faisant ciller les yeux qui la dévisagent, ceux qui l'envient ou ceux qui la jugent déjà. Non, ils ne savent pas d'où elle vient. Non, ils ne savent pas ce qu'elle est devenue.
Un monstre.
Elle sent encore, dans son dos, sous l'épaisse couche d'habits, les cicatrices qui mettent toujours plus de temps à se refermer. Les bleus, les contusions, les hématomes que ses courses dans les bois les soirs de pleine lune lui laissent comme témoignage. Elle secoue la tête. La pleine lune est loin, elle vient de l'affronter la semaine passée, elle n'a pas à y penser. Elle se retourne d'un seul mouvement...

... et se retrouve nez à nez avec lui, qu'elle manque de bousculer. D'abord, elle affiche un air vexé, et alors qu'elle va l'apostropher pour qu'il fasse attention, elle croise son regard et elle le reconnait. Ses traits s'adoucissent alors, tandis que ses yeux brillent d'une malice particulière. « Jim. » prononce-t-elle alors seulement. Elle lui offre un sourire mesquin, espiègle et victorieux : la dernière fois, elle s'en est encore tirée. Et haut la main ! Quand il s'était réveillé, sûrement était-elle déjà loin, emportant avec elle ce qu'elle lui avait promis et son égo masculin, aussi. Elle s'adosse à une table sans le lâcher des yeux, provocatrice. Io n'a jamais vraiment compris qu'elle pouvait déclencher des réactions chez la gente masculine. Comprenez, élevée par des loups, c'est pas franchement ce qu'elle a appris en premier, la séduction. Pourtant, elle s'est vite rendue compte qu'elle pouvait exercer un certain pouvoir sur eux. Tout comme l'inverse est vrai aussi, d'ailleurs. « Longtemps. Enfin, non, peut-être juste deux mois ? » Ses mots se détachent comme si elle était étrangère, comme si elle avait un accent. Elle penche la tête sur le côté en passant sa langue sur sa lèvre inférieure, en espérant qu'il ait oublié le tour qu'elle lui a joué la fois passée.